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RAF (1972)

11 mai 1972. Trois bombes explosent ce jour-là, à quelques minutes d’intervalle, au quartier général de l’armée américaine à Francfort. D’après le témoignage de Gerhard Müller au tribunal, elles auraient été déposées dans une cabine téléphonique par Baader, Meins, Raspe et Gudrun Ensslin, après avoir été joliment enveloppées d’un papier-cadeau et entourées de fleurs. Elles détruisent l’entrée et le mess des officiers du 5e corps de l’armée. Il y a treize blessés et un mort.

Trois jours plus tard, l’agence allemande de presse reçoit une lettre du «commando Petra Schelm» qui revendique, pour la RAF, la responsabilité de l’acte terroriste de Francfort, «le jour du blocus par bombardement du Nord-Vietnam entrepris par les impérialistes US».

Le 12 mai au matin, deux personnes portant des valises pénètrent dans les quartiers généraux de la police de Augsburg, grimpent aux troisième et quatrième étages, trouvent des bureaux vides, déposent trois bombes avec batterie et minuterie au-dessus des placards et ressortent. D’après Müller, il s’agit d’Irmgard Möller et d’une certaine Angela Luther. Peu après 12h15, les bombes explosent et blessent cinq policiers et font s’effondrer le plafond du quatrième étage.

Le même jour, une Ford, garée dans le parking du Bureau national des enquêtes criminelles à Munich, explose, détruisant soixante voitures, la plupart des vitres du service et bon nombre de vitrines avoisinantes. Quelques jours plus tard, le «commando Thomas Weissbecker» (Baader, Meins, G. Ensslin) revendique, au nom de la RAF, la responsabilité des deux attentats.

Le 15 mai, à 12h40, à Karlsruhe, Frau Gerta Buddenberg monte dans sa Volkswagen rouge et met le contact; la voiture explose. Par miracle, elle survit à ses blessures mais elle a été gravement atteinte aux jambes. Son mari, le juge Wolfgang Buddennerg, a signé la plupart des mandats d’arrêt des membres de la bande et ceux des perquisitions. D’après Müller, les auteurs sont Baader, Raspe et Meins.

Le 19 mai, deux bombes explosent, à 15h41 et à 15h46, dans les toilettes de l’immeuble de Springer, à Hambourg. On retrouve trois autres bombes intactes, l’une parce qu’elle n’a pas été déclenchée, l’autre parce que l’aiguille de la minuterie, tordue, a créé un mauvais contact. Elles ont été mises à différents endroits: une à l’étage de la direction, une autre dans un placard pour les produits d’entretien, et la troisième près des rotatives. Dix-sept ouvriers sont blessés, dont deux grièvement.

source: jillian becker: la bande à baader. fayard, 1977 (titre original: hitler’s children).

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