Workshop Karkowski

December 2002: workshop with Zbigniew Karkowski (he gave a concert at Cave12 on 10th December, with Kasper T. Toeplitz and Julien Ottavi)

Maybe we could write a very short report about this experience (when n3krozoft attended a workshop by Zbigniew Karkowski).
Z. teached in a very direct and esoteric way. You had to live it, experience it.
True education.
One of the few artists whose work made my brain follow different wavelengths for a while (until the usual lengths win back their supremacy).

2014
In a meeting in summer 2014, Manuel interviewed Boris about Julian Oliver and Danja Vasiliev’s (The Critical Engineering Working Group) NETworkshop that Boris attended earlier that year. Boris made a comparison with Karkowski’s 2002 workshop. The discussion was recorded on Manuel’s phone and subsequently submitted to castingwords to obtain a written transcription (the transcription is remarkably accurate, safe for “Apichatpong Weerasethakul” that was transcripted as “Artie Shappong ou Vanessa Tcool”).

M:  Tu parlais du workshop.
B:  Oui, le workshop.
M:  Tu as fait des rêves pendant ce workshop.
B:  Je t’ai dit ça ?
M:  Ouais, ouais.
B:  C’était stimulant, quoi.
Ensuite, ce que je craignais s’est un peu passé, c’est qu’après, ça part très vite. C’est un peu comme quand tu fais des exercices spirituels de méditation. Quand tu as des expériences profondes, métaphysiques comme un concert de Karkowsky ou bien certains films de Artie Shappong ou Vanessa Tcool. Tu en gardes quelque chose de profond, mais ensuite la question, c’est comment conserver cet état dans le temps.
Parce que, petit à petit, ça s’émousse, ça s’effrite et tu perds…C’était un peu…il y avait une sorte de conscience nouvelle qui était ouverte des espaces liberté de conscience…c’était un agrandissement de la conscience ce workshop, et ensuite, petit à petit ça part, par‑ce que c’est quelque chose de pas familier, de très étrange, et ensuite, petit à petit, ça se bouffait par l’inertie du quotidien, quoi. [laughs]
Il y avait des…il y avait deux ou trois très jolies étudiantes de St‑Luc. Il y avait elle, évidemment des Macintosh dernier cri et des ongles rouges…qui étaient dans l’art digital et qui étaient, ouais, en nouveau média ou ‑‑ je ne sais pas quoi ‑‑ en digital art à leurs écoles, qui semblaient absolument pas…en fin, à la fois politisées, mais à la fois pas du tout.
C’est un truc étrange. Mais jeune, tu vois, entre 20 et 25 ans. Il y avait une série un peu de vieux gars un peu [indecipherable 00:01:41] , solitaires, un peu…et puis il y avait des activistes…et puis il y avait des provinciaux un peu, qui venaient, qui étaient en formation infographie ou des trucs comme ça dans des centres technologiques dans les villes de province wallonne qui eux étaient plutôt les représentants de Windows… [indecipherable 00:02:04] les vieux [indecipherable 00:02:05] c’étaient des gens sur Linux, des activistes. Il y avait Danja et David [indecipherable 00:02:18], c’est ça? Non.
M:  Julian.
B:  Julian et Danja, ouais. Très complémentaires.
M:  J’adore leur style [indecipherable 00:02:25] .
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B:  Oui, oui, oui. Non, ils ont un style monstrueux. Il y avait la copine de Julian qui est passée aussi…en tout cas, une copie de lui, qui semblait très proche, intime, extrêmement stylée. Elle a pas dit un mot jamais. Même effrayée avec des gens.
M:  Néo‑zélandaise ?
B:  Elle avait une tê…elle avait pas l’air, disons. Elle parlait anglais. Mais elle avait plutôt un type asiatique. Ils avaient l’air d’être très contents, les deux d’être là en général et de partager tout ça…d’ailleurs, très contents. Très excités en général, très énergiques. Évidemment, il y avait des gens qui connaissaient le code, à différents niveaux, des gens absolument pas…qui avaient jamais créé une de code de leurs vies.
Plutôt proche, moi. C’était rigolo, par‑ce que, du coup, tout le monde…en fin, il fallait finalement compter un peu sur les autres. En fin, des fois ça allait assez vite…ça allait vraiment assez vite et il y avait souvent des gens complètement pommés. [laughs] Ça a créé beaucoup d’échanges.
M:  Il y avait des rencontres intéressantes ?
B:  Pas pour moi, non, j’ai pas rencontré des gens…mais, je sais plus [laughs] …attends, comment il s’appelle ce gars ? Il me semble que c’est un gars qu’on avait déjà vu à l’iMAL qui avait fait…qui faisait un truc de radio. Mais, c’est des gars qui étaient dans le son. Il y avaient plusieurs gars qui étaient dans le…il y avaient plusieurs gars et filles qui étaient dans le son, plutôt des français. Mais, par contre, ce qui m’a…ce qui est un peu décevant aussi, c’est qu’il y avait un…il y avait une mailing list, et…mais il y a jamais rien eu. J’ai jamais été tenu au courant de quoi que ce soit sur les activités de Julian et Danja.
Et puis, aussi, ils devaient aussi envoyer toute une doc sur ce qu’on avait fait. Ils l’ont pas fait. C’est un peu étrange.
M:  Ce que vous avez fait, c’était quoi ?
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B:  Qu’est‑ce qu’on a fait ? [laughter] Je me souviens pas ! [laughter] On a fait un réseau local…on a fait des pings. On est sorti…on a appris à capter du WiFi qui passait dans le coin. On est…et à le décoder…ils ont donné toute une série de…d’outils pour ça. On a installé une version de Linux stand alone. Attends, comment ça marchait cet [indecipherable 00:05:08] …bon, bref…
M:  Un truc virtual box.
B:  Voilà, c’est ça. Exactement. Et qui était préparé pour…avec toute une, série d’outils de bibliothèque…pour faire ce qu’on faisait.
M:  Du “war driving” ?
B:  Oui. J’ai toujours sur moi…Ah oui, on a aussi installé Tor. On a fait ça. On a “toré” aussi. Il y a eu tout un moment où ils ont pas mal parlé de Tor théoriquement.
Un grand moment, c’était quand on est sorti dans la rue et chacun était à gauche, à droite avec son laptop, son dieu sait quoi, et a enregistré une chiée de flux WiFi qui passaient.
Ensuite, on rentre et on décode tout ça. Ça, c’était hyper fun.
M:  Il y avait des trouvailles ?
B:  Oui.
M:  Genre ?
B:  Des selfies. Souvent c’était un peu “glitché”, très “glitché”. Souvent les images n’étaient pas complètes, ou des trucs comme ça, c’était recomposé en partie. Ce qui était spectaculaire, c’était les images. Il y avait aussi quelques fragments sonores. C’était assez convaincant. Cela marchait vraiment. Ensuite, maintenant, si je devais…Je crois que sur mon ordi, il y avait un problème. Je ne sais plus quoi.
Je n’ai pas tellement réussi à le faire, à capter moi‑même du “matos” intéressant. Je ne sais plus pourquoi. Si je voulais le refaire moi‑même, il faudrait que j’y passe vraiment un certain temps pour refaire marcher l’histoire: Ce que je n’ai pas essayé, parce que ça alors…
Mais c’était super intéressant de le faire, et de voir que c’est possible, et que ce n’est pas très sorcier. En fait, les outils existent et sont là, accessibles.
M:  OK. J’arrête le fragment.
B:  Oui.

Transcription by CastingWords